Maribel, les rouages du coeur [fini]

Maribel est née avec le lever du soleil après une nuit de travail intensif. Bébé crevette après une naissance difficile, toute la famille craignait qu’elle ne survive pas longtemps. C’était bien mal connaitre Mari ! Malgré deux premiers mois un peu difficile, elle est vite devenue le plus gros bébé qu’on n’ait jamais vu à Falaise. Potelée et vigoureuse, elle braillait fort, au grand plaisir de ses parents qui la voyaient sortir du risque d’une mort prématurée. De grands yeux curieux, un quatre pattes précoce… On vite eu du mal à l’empêcher de gambader et d’attraper ce qu’elle voulait ! Lorsqu’elle a commencé à  avoir accès au langage, on lui vite fait comprendre ce qu’on attendait d’elle : être parfaite, comme sa grande sœur.
En effet, Mari est née dans la famille la plus importante de Falaise s’il en est une. La Trinité, rien que ça. Sa mère était alors la Jeune Fille, sa grand-mère, la Mère. Son arrière-grand-mère, alors Aïeule est décédée lorsqu’elle avait 12 ans. Il fallait élire une nouvelle Jeune Fille. La question ne s’est pas posée longtemps, Amaryllis était faite pour ça, Mari non. Amaryllis était belle, populaire, sociable, solaire… Tout le monde l’aimait la petite miss parfaite. Certains estimaient que Maribel aurait été aussi capable qu’elle, plus consciencieuse, attentionnée et prévoyante mais tous s’accordaient sur le fait qu’elle était un peu jeune pour de si grandes responsabilités. Les 16 ans d’Amaryllis étaient plus rassurants pour la communauté, d’autant qu’il serait idéal qu’elle ait une fille avant de devenir Mère au décès de Cleome.
Ca ne dérangeait pas Mari. Elle préférait le travail de l’ombre, plus effacée que sa sœur. Et puis, à force de traîner autour de la Cage, elle a très vite appris à apprécier le chant du métal, la chaleur de la forge et l’ambiance malgré tout calme du troisième étage. Elle s’y sentait à l’aise avec ce bourdonnement constant et rassurant de l’électricité lorsqu’elle était fatiguée de faire attention à tout ce qu’elle faisait devant les autres. Et puis même si ce n’était pas le travail le plus glorieux, elle se rendait indispensable à la cité en s’occupant de la maintenance de l’ascenseur. L’héroïne de l’ombre. Ça lui convenait bien.
Ce qui lui convenait moins, c’était les comparaisons constantes avec sa sœur. Elle aimait sa famille mais ces remarques constantes la poussant (involontairement ?) à se mettre en compétition avec elle l’épuisaient. D’autant que les nombreuses qualités d’Amaryllis nourrissaient son plus gros défaut : sa vanité. Les disputes commencèrent à devenir pesantes. Elle décida donc à ses 18 ans qu’il serait bénéfique pour tout le monde qu’elle prenne un peu ses distances, au moins au niveau géographique. Elle emménagea donc dans un logement petit mais cosy au quatrième étage, non loin des accès à son travail.
Quasiment à même distance de la place du marché et de la salle communautaire, Mari y passe beaucoup de temps. Elle se fascine pour les étrangers et leurs histoires. Elle commence à rêver d’ailleurs, de voyage et d’une vie où elle vivrait un peu plus pour elle. Mais son rôle est si important dans la cité, les gens ont tellement besoin d’elle alors que faire ? Tiraillée entre son envie de changement et son amour de Falaise et de ses habitants, Maribel peine à savoir ce qu’elle voudrait vraiment faire de sa vie.

Pseudo : Agnès (mais vous pouvez m'appeler maman <3)
Âge : 24 ans

Comment nous as-tu connu ? Sur une île au milieu de l'Atlantique
Commentaires : Bravo à nous pour l'ouverture du fofo !