Le temps continue de dépeindre les nombreux paysages avec différentes couleurs. Même si on y revient, au même endroit, à la même saison, le même jour à la même heure l’année suivante, la nature optera pour la nouveauté. C’est cette dernière que je cherche et prends le temps d’admirer. De même pour ma fidèle monture, Yubok, qui n’hésite lui non plus à s’arrêter et reproduire mentalement les œuvres de la nature, afin de les garder dans sa mémoire. Prochaine destination : Falaise.
Dans les rues, j’erre seul. La visite chez le génie prothésiste est déjà faite. Obstiné, j’essaie de repérer les boutiques qui auraient besoin d’un employé, et qui pourraient m’apporter de nouvelles connaissances. Cela me permettra d’obtenir quelques pièces, nous aidant, Yubok et moi, à trouver un toit et remplir nos panses. Par ce temps frais, je ne veux pas me risquer de dormir à la belle étoile. Mais si je ne trouve absolument rien, il y a des possibilités que nous passions la nuit dehors, à consommer nos réserves de nourritures. Yubok est en lieu sûr près de la forêt. Du moins, pour le moment, avant que le ciel devienne noir d’encre.
Je marche non loin de la Place du marché. Mais je m’arrête lorsque j’aperçois une silhouette au loin courir vers ma direction. Progressivement se dessine le visage d’une jeune femme. Qui semble être poursuivi par une autre personne, bien hostile de mon point de vue.
- Ce ne sont pas mes problèmes. Je dois nous trouver un gagne-pain et un toit en premier lieu, je marmonne pour moi-même.
Mais quelque chose me retient. Je préfère me dire que je vais aider par pur orgueil ou opportunisme, et non par regret. Je me répète que j’aide pour ne pas avoir un poids sur la conscience. Je ne le fais pas à cause d’un mauvais souvenir. Jamais.
Je pousse un long soupir, irrité. Non sans agacement, je marche lentement vers les deux personnes pour pouvoir sortir la jeune femme du danger. J’espère que je pourrais me débarrasser de cette situation très rapidement pour revenir sur la mienne. Puis, au vu du gabarit de l’homme, je suppose que l’affaire va être très rapide à clore.
Dernière édition par Kiuxi Suile le Sam 1 Oct - 19:32, édité 2 fois
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Elea "Firestorm" Flint
Re: Heureusement, "Le ridicule ne tue pas"... [avec Lieutenante Elea] Jeu 29 Sep - 10:49
Heureusement...
"Le ridicule ne tue pas"
Falaise n'était peut-être pas aussi animée que Misty Harbor mais il y avait toujours un moyen d'occuper les soirées, même pour les voyageurs de passage. Après un tour du continent pendant tout l'été, l'Arcana était de nouveau amarrée dans la baie de la cité des hauteurs et, comme à chaque fois, son équipage s'en donnait à coeur joie. Avec le début de l'automne, des feuilles orangées et écarlates volaient délicatement dans la brise, des forêts jusqu'aux différents étages. Le soleil réchauffait doucement l'air et les visages, encore souriants malgré la venue prochaine du froid. Une fois libérée de ses obligations de la matinée, essentiellement des transactions et autres négociations, Elea avait tué le temps en se baladant dans tous les étages qui lui étaient accessibles, avant de devoir prendre son tour de nettoyage avec le reste du quart, dans l'après-midi. Ce n'était pas parce qu'ils ne naviguaient pas que les tâches à bord s'arrêtaient soudainement.
Ce n'était qu'au soir venu qu'elle posa de nouveau un pied sur la plage, après un repos bien mérité. Au loin, l'électricité illuminait progressivement Falaise, donnant l'impression de lucioles au fronton des bâtiments. Le vent s'était rafraîchi avec la tombée du jour et la pirate resserra sa cape légère autour d'elle. Pour ne pas éveiller les soupçons des Falaisiens, elle avait troqué son habit de lieutenant pour des vêtements bien plus passe-partout. Seuls ses pistolets ivoire pendant à sa lourde ceinture témoignaient de son occupation, soigneusement cachés sous la pelisse. Avec d'autres matelots, ils s'étaient dirigés vers leur taverne habituelle. Elle n'avait pas la meilleure réputation de la ville, probablement à cause de leur venue, mais elle était agréable et pouvait presque leur rappeler les quais de Misty Harbor ou le pont du navire. Presque. Les planches de bois tapissant le sol et les murs étaient trop bien entretenues.
C'est là qu'elle l'avait vue. Une jeune femme, tout juste mariée si elle en croyait l'anneau brillant de nouveauté à son doigt. Ses boucles blondes se balançaient au même rythme que ses hanches, alors qu'elle servait les bières et autres pitances. En discutant un peu, Elea avait appris qu'elle était l'épouse du tavernier, plutôt mignon dans son genre mais un peu benêt. Clairement, il ne prenait pas soin de sa femme comme la rousse le ferait pour une nuit, et la morale ne faisait pas partie de son arsenal. A force de regards plus ou moins appuyés, de clins d'oeil et de "darling" prononcés avec un sourire en coin, la pauvre Saphir doutait de son hétérosexualité et de son mariage. Suffisamment pour qu'elle laisse sa cliente l'embrasser discrètement et qu'elle l'entraîne dans sa chambre, rougissante. Le mari n'avait rien remarqué, son épouse montait souvent bien avant lui à leur étage.
Le lendemain par contre, il n'était plus dupe, quand il vit deux corps féminins à peine couverts par les draps dans le lit conjugal. Renfilant en vitesse son pantalon de cuir élimé et sa chemise blanche qui, à moitié entrouverte, laissait voir son anneau argenté et la naissance de sa poitrine et dévoilant une épaule, Elea ne put retenir une ultime provocation devant les cris de l'époux cocu. Accrochée au cadre de la fenêtre ouverte, elle lança un baiser vers sa compagne d'une nuit avant de sauter.
-A bientôt, darling.
Ses bottes claquaient sur le pavé alors qu'elle courrait dans les rues encore calmes, riant de son aventure. Elle ne serait plus la bienvenue dans cette auberge, mais le jeu en avait valu la chandelle. Elle avait même gagné quelques perles, qui tressautaient dans sa main avant de rejoindre sa bourse. C'était peut-être ce larcin qui encouragea le tenancier à la poursuivre, hurlant comme un boeuf. Il n'y avait ni cachette ni personne pour faire diversion, alors qu'elle fuyait au hasard. Jusqu'à apercevoir une grande silhouette, fine, au détour d'un croisement. C'était sa chance. Imitant des pleurs, quelques fausses larmes venaient même faire couler son maquillage, la lieutenante se jeta dans les bras de l'inconnu.
-Je vous en supplie, il...
A travers des sanglots maîtrisés, elle essaya d'expliquer que son poursuivant, son employeur, n'avait pas apprécié qu'elle refuse ses avances.
-Il veut que je revienne travailler mais j'ai peur, renifla-t-elle.
Elle ramena sa cape contre elle, les épaules secouées par des sanglots et des tremblements.
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Kiuxi Suile
Heureusement, "Le ridicule ne tue pas"... - Lieutenante Elea & Kiuxi Sam 1 Oct - 19:28
Je suis un homme. Mais je ne suis certainement pas le type d’homme à vouloir chercher une femme à travailler pour ce genre de services immondes. La femme qui se jette dans mes bras, désespérée, me parait familière, mais la première chose qui me frappe en premier lieu, c’est son frêle corps qui tremble de peur sous cette cape. Cet homme a profité de la fragilité de la femme pour profiter de son corps. Son état de détresse ne m’étonne pas. Quel être indigne. C’est d’une répugnance.
Je n’ai pas plus le temps de réfléchir, il faut agir. La jeune femme m’a supplié, je ne peux pas décliner son appel à l’aide. L’homme arrive enfin à ma hauteur pour attraper la jeune victime. Je ne lui laisse aucune chance de parler. Les pourritures de son type n’ont le droit de prononcer un seul mot. Je m’assure que j’ai bien la victime derrière moi avant d’attaquer. Je l’attrape alors par le col avec force et l’oblige à continuer un peu dans sa course, en espérant qu’il chute de lui-même. Mais il se rattrape en se heurtant contre le mur d’en face. Il se retourne, la rage dans tous les traits de son visage, il charge vers nous à nouveau comme un taureau. Parfait. Il tombe dans mon piège, même improvisé. J’envoie un coup de poing parfaitement placé au milieu de son front, et il s’effondre au sol. Je m’assure que l’assaillant ne se réveille pas une courte seconde pour me tourner vers la femme, et la rassurer :
- Il n’est pas mort, mais il devrait se réveiller un peu plus tard dans la journée. Est-ce qu’il y a eu attouchements ? Ou autres actes immoraux ?, je demande, sans tact comme à mon habitude.
Il est possiblement mieux que je la laisse partir au plus vite pour qu’elle puisse reprendre ses esprits. Je lui demanderai ensuite son nom, et j’irai me plaindre pour que cet homme reçoive une sévère punition.
Plus je la regarde, plus son visage et sa chevelure me disent quelque chose. Elle n’est visiblement pas de Falaise… Qui est-elle ? Pourquoi ai-je l’impression de l’avoir déjà croisé ? Est-elle une simple passante d’une des cité-états que j’ai visité ?..
Mais plus important encore, je suis loin de comprendre que je viens de tomber dans un autre piège bien insidieux.
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Elea "Firestorm" Flint
Re: Heureusement, "Le ridicule ne tue pas"... [avec Lieutenante Elea] Mar 4 Oct - 12:52
Heureusement...
"Le ridicule ne tue pas"
Bingo, l'inconnu tombe dans le piège de la demoiselle en détresse, qu'il va pouvoir secourir. Aggripée aux épaules de l'homme et la tête baissée, Elea ne cache pas des larmes mais un sourire en coin moqueur, qui disparaît bien vite quand elle se redresse à moitié vers son sauveur. Dans son dos, les pas du mari se font entendre à mesure qu'il se rapproche en vociférant des insultes aussi variées que "voleuse, prostituée".
-Rends-moi ma femme et le collier ! hurle-t-il à s'en déchirer les poumons.
Mais l'inconnu ne lui laisse pas le temps d'expliquer quoi que ce soit, l'attrapant par le col. Si d'abord, il paraît interloqué, la colère revient bien vite sur les traits de son visage, imaginant que son nouvel adversaire est un complice de la pirate. Elle est d'ailleurs derrière le preux chevalier, narguant allègrement son poursuivant et dissimulant un rire moqueur en le voyant fulminer. Les mains sur les hanches, droite et fière, avec un sourire digne d'un requin. Juste pour le plaisir, elle sort les fameuses perles de sa bourse et les fait glisser entre ses doigts, avant de les ranger encore. Le pauvre enragé finit à terre, inconscient, alors qu'Elea reprend son jeu de victime. La cape de nouveau resserrée autour d'elle pour cacher ses pistolets et son identité, elle essuie ses fausses larmes.
-Il n’est pas mort, mais il devrait se réveiller un peu plus tard dans la journée.
Elle hoche docilement la tête, faisant mine de se sentir un peu mieux. Intérieurement, la lieutenante est au comble de l'hilarité. C'est vraiment trop facile.
-Est-ce qu’il y a eu attouchements ? Ou autres actes immoraux ?
Cette fois-ci, la "victime" secoue sa chevelure de droite à gauche. Le tenancier n'a heureusement rien fait, elle a eu le temps de s'échapper avant. Elle passe à nouveau ses mains sur son visage, effaçant les dernières traces de maquillage qui avaient coulé. Elle saisit l'avant-bras de l'inconnu, pleine d'une fausse sollicitude et les yeux brillants.
-Merci beaucoup pour votre aide ! Je n'ai pas grand chose, mais est-ce que je peux vous inviter à déjeuner pour vous dédommager ?
Il est encore tôt, une petite paire d'heures avant le milieu de la journée et, au vu de la dégaine de l'homme, il ne cracherait certainement pas sur un repas gratuit. Elea pourrait ainsi acheter son silence.
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Kiuxi Suile
Heureusement, "Le ridicule ne tue pas"... - Lieutenante Elea & Kiuxi Jeu 27 Oct - 22:12
La femme semble avoir eu le temps de s’échapper de son ravisseur avant qu’il ne réussisse à la détruire physiquement ou mentalement. D’ailleurs, elle semble s’être apaisée, maintenant que son agresseur est au sol, hors d’atteinte. Je m’apprête à partir, sans rajouter quoi que ce soit. Je me hâte de me recentrer sur moi-même, maintenant que le but secondaire qui s’est dressé sur mon chemin est clos. Mon but principal reste l’obtention de pièces grâce à un travail.
Cependant. Je me retourne et la regarde soudainement alors qu’elle attrape mon bras, les traits de mon visage exprimant un certain agacement. Elle m’immobilise pour me remercier, avant de me proposer un déjeuner. Je jette un coup d’œil instinctivement vers la forêt, là où attend ma monture.
- Ça ne me dérange pas, je lui réponds en la regardant au bout d’un instant d’hésitation, le temps que mes traits se détendent.
Il ne faut néanmoins pas que j’oublie de prendre quelque chose pour Yubok. Il est bien épais, mais ce n’est pas une raison pour ne pas le nourrir. Il faut qu’on soit tous les deux dans de bonnes conditions physiques pour rentrer à la maison, et ensuite repartir pour une autre cité-état, comme on a bien l’habitude de faire. Je marche alors avec elle, vers un lieu où je pourrais remplir ma panse ce matin :
- D’où venez-vous, Jeune Dame ?, je demande pour essayer de taire les questions qui se secouent frénétiquement dans mon esprit. Ce n’est pas un bon endroit pour vous si vous ne pouvez pas vous défendre face à des hommes malhonnêtes.
Je l’insulte très probablement de faible. Ce n’est cependant absolument pas sa frêle figure que je vise. Si elle avait eu un minimum de muscles, elle pouvait réussir à s’échapper des griffes de son agresseur, voire lui envoyer un coup en retour pour le ralentir et fuir. De plus, avec toutes les créatures dangereuses qui pullulent dans la forêt, elle a dû être accompagnée pour parvenir à Falaise sans disparaître entre ses arbres.
Je l’aurais reconnu si elle était une Wuijani ou une Telmariennes. Sa peau est bien plus laiteuse que ces dernières. Sa chevelure a une couleur particulièrement vive pour qu’elle fasse partie de ces personnes qui ont des cheveux singulièrement blancs dès la naissance. Je continue alors de voir d’où peut venir cette jeune femme…
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Re: Heureusement, "Le ridicule ne tue pas"... [avec Lieutenante Elea]
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